La réathlétisation du point de vue physique, telle que chacun la connaît, est principalement effectuée post blessure c’est-à-dire durant la phase de guérison et correspond à une phase de remise en forme physique souvent encadrée par les médecins, les kinésithérapeutes (et/ou ostéopathes) et les préparateurs physiques. Durant cette phase, l’athlète a un programme très individualisé tenant compte de ses paramètres physiologiques et morphologiques ainsi que des caractéristiques de sa blessure afin d’avoir plus qu’un programme de rééducation, un programme de réathlétisation puis un programme de réentraînement, dans le but de retrouver son état de forme physique d’avant blessure voire meilleur. Cet encadrement peut être complété par l’intervention d’un nutritionniste et/ou d’un sophrologue.
Cette réathlétisation physique s’effectue éventuellement pendant la blessure avec le remise en forme des zones musculaires non touchées mais surtout post blessure et post cicatrisation.
La réathlétisation du point de vue mental consiste à travailler sur la partie du corps blessée en imagerie motrice, puis l’ensemble du corps et enfin sur le corps en action dans son activité sportive. L’imagerie motrice consiste en la représentation mentale d’une action sans production concomitante de mouvement (F., Lebon, 2008).
Pour cela, un programme individualisé en coordination avec le kinésithérapeute, et/ou le médecin, et l’entraîneur est mis en place.
Les outils utilisés
L’imagerie motrice et mentale est le principal outil utilisé lors de la réathlétisation. Néanmoins, il n’est pas le seul, la préparation mentale, la PNL, la sophrologie, au besoin l’hypnose, les pensées positives, la fixation d’objectifs et bien d’autres encore peuvent être utilisés afin d’accompagner au mieux la personne.
Par ailleurs, tout un travail d’accompagnement de l’individu blessé et/ou du sportif blessé peut être réalisé : accompagnement vis-à-vis de la blessure en elle-même, du possible traumatisme qu’elle a engendré, des questions et appréhensions quant à un possible retour sportif et au niveau possible à retrouver et/ou à une re-blessure, etc.
Accompagner l’athlète et non uniquement sa blessure est un vrai plus pour le moral de ce dernier.
Ce travail utilisera les techniques ci-dessus et sera principalement basé sur l’écoute active.
Quand commencer?
La réathlétisation du point de vue mental, peut commencer dès le lendemain de la blessure et se poursuivre jusqu’après la fin de la période de réathlétisation physique.
Elle débute généralement au début de l’immobilisation, s’il y en a une, ou dès que les examens médicaux sont terminés et que le diagnostic est prononcé.
Elle est complémentaire à la réathlétisation physique.
Intérêts et avantages
Les études scientifiques (Decety et al., 1994 ; Gerardin et al., 2000) ont démontré que l’imagerie motrice et la performance motrice partagent les mêmes réseaux neuronaux. Donc, les mêmes aires cérébrales sont activées lors d’un travail en imagerie motrice que lors d’un travail physique réel.
Ainsi, le sportif garde contact avec son activité bien qu’il soit blessé. Ce point est très important sur le plan psychologique. En effet, les athlètes blessés sont bien souvent coupés de leurs « monde », et se sentent quelque peu seuls avec leur blessure. Or, ce milieu et les membres de leur groupe d’entraînement sont importants voire vitaux pour le moral du sportif.
Travailler en réathlétisation permet ainsi au sportif blessé de pouvoir être sur son lieu d’entraînement tout en travaillant d’une autre manière et en continuant à développer ses habiletés techniques.
La littérature scientifique (Guillot A. et Collet C., 2008) montre que l’utilisation de l’imagerie motrice pendant la phase de réathlétisation permettait :
- de réduire la douleur,
- de limiter la perte de force,
- d’avoir un gain de force,
- d’avoir une meilleur activation musculaire et
- d’accélérer le gain en amplitude articulaire lors de la phase de rééducation (s’il y a eu immobilisation d’une articulation).
L’imagerie motrice ne permet pas une cicatrisation plus rapide de la blessure mais elle permet de revenir plus rapidement au niveau physique et technique d’avant blessure, notamment si en parallèle (et/ou à la suite) de ce travail, un accompagnement de l’athlète sur des problématiques telles que : l’appréhension d’une re-blessure, le retour à la compétition et la confiance en soi, est réalisé.